Histoire de salle de bains !
Notre rêve deviendrait-il réalité ? Si seulement…
Et oui, nous sommes dans ce projet depuis le mois d’avril environ. Période lors de laquelle nous avons décidé que cela ne pouvait plus durer. Notre salle de bains miniature perchée au 2e étage de la maison, et composée d’un simple bac à douche, un petit lavabo et un WC, ne peut plus suffire à notre grande famille ! A 6, dont 3 puces pré-ado qui commencent à vouloir largement occuper ces lieux, ce n’est plus supportable. Marre d’avoir le ventre serré car la place est déjà prise aux toilettes ou qu’une est en train de se laver et qu’on ne peut par conséquent pas y aller, marre de n’avoir que 10 minutes chacun le matin pour être certains que tout le monde soit prêt à l’heure…, marre de se retrouver par obligation à 2 ou 3 dans ce si p’tit espace pour gagner un peu de temps…
Bref, nous nous décidons il y a 6 mois de faire une grande salle de bain, au rez-de-chaussée, sur la terrasse. Original non ? Et oui, nous prenons la décision de fermer la terrasse et d’en faire une belle pièce d’eau.
Le rêve ! Même si nous savons pertinemment qu’il y a du travail. Il faut partir de rien, monter des murs, mettre des fenêtres, installer l’eau, l’électricité…
On rencontre 2 personnes qui se proposent de nous aider à réaliser ce projet, et nous confirme qu’il est tout à fait réaliste. Début des travaux début juillet, et fin du mois, tout est fini ! Voilà leurs délais. Impeccable, on profiter de la salle de bain cet été !
Quel bonheur ! Nous y croyons, nous nous mettons à regarder les catalogues Lapeyre et autres, comme des gosses qui feraient leur liste au père-noël… Je m’imagine déjà en train de tremper et me détendre dans le bain moussant !
Seulement voilà, nous sommes fin septembre et je n’ai toujours pas ce loisir !
Dossier refusé et bloqué par la DDE car nous habitons un petit village « site classé » où il n’est pas possible de faire ce que l’on veut sur le plan architectural… Retard dans les échéances promises par nos ouvriers, chantier plus long et dur que prévu…
Nous sommes même passés par des moments où on n’y croyait plus. Le projet tombait presque à l’eau…
Mais hier soir, quand j’ai vu cette pièce, avec une belle baignoire, un WC, un grand meuble avec vasques, miroir et éclairage intégré, une cabine de douche contenant des jets hydro-massants, la faïence terminée, le sol posé…
Je me suis dit… « Ca y est, je commence à y croire sérieusement. Je vais bientôt profiter de ma salle de bains ». Il ne reste apparemment plus que l’intervention du plombier cette semaine pour raccorder et faire tous les branchements d’eau. Le convecteur électrique à poser… et…
Ce sera gagné ! ! !
Cela paraît certainement idiot aux yeux des autres, de voir un tel enthousiasme pour une salle de bains. Mais quand cela fait bientôt 10 ans que l’on en a pas (ou une tellement petite), qu’on ne peut jamais prendre le temps de se préparer, se maquiller, se détendre… C’est énorme. De plus, inutile de dire que lorsque l’on vit avec des troubles tels que l’anorexie-boulimie, on est en permanence en souffrance. Douleurs liées à la faim, aux diarrhées, aux crises de gavage, aux vomissement, aux crampes, au froid… On ferait n’importe quoi pour essayer de les rendre plus supportables ou les diminuer.
Alors j’avoue que très souvent je me suis imaginée plongée dans un bon bain chaud, permettant de détendre et soulager mes muscles. Ou décompresser un peu tout simplement. Prendre une vraie douche (sans être obligée de n’utiliser que quelques litres d’eau car le chauffe-eau principal de la maison ne permet pas sinon une douche par personne !), rester le temps que je veux aux toilettes sans que ça fasse la queue derrière la porte… Oh oui ! J’en rêve tellement…
Ce qui est très positif aussi je trouve, c’est que j’ai envie d’avoir enfin un espace qui me permette de prendre soin de moi. Prendre soin de ce corps que je semble pourtant tellement détester, mais que j’ai tant envie d’apprendre à apprivoiser. Oui c’est vrai je ne m’aime pas, je me trouve laide ou trop grosse…
Mais j’aime la vie, plus que personne. Et pour cela, je veux arriver un jour à ne plus martyriser ce corps qui m’aidera jusqu’au bout à en profiter. Je veux qu’il me porte encore, que l’on avance ensemble très loin et le plus longtemps possible.
Alors vivement que la salle de bains soit terminée ! Que je me bichonne un peu… Que je puisse un peu « panser mes blessures », et qui sait… trouver les moyens de ne plus m’en infliger.