En permission...
Je profite d’une autorisation de sortie de l’hôpital aujourd’hui pour donner quelques nouvelles. Le moral reprend petit à petit un niveau supérieur, cela fait du bien. De sortir un peu la tête du brouillard, et du noir. J’aperçois un léger coin de ciel bleu, et celui-ci me permet de battre pour m’en sortir.
Toujours hospitalisée là où j’ai été emmenée le vendredi 8 février. Cela m’est assez pénible, car j’ai la sensation de ne pas avoir ma place là-bas et le temps m’est insupportablement long. Je passe d’un rythme de vie à 200 à l’heure, où je n'arrêtais jamais, à une vie au ralenti. Sédatée par les médicaments nécessaires à mon état de santé, endormi par ce nouveau rythme qui m’oblige à passer du lit au fauteuil et du fauteuil au lit. Quelques pas lorsque je vais au réfectoire…
Jeudi 1er mars, j’ai mon rendez-vous. Le fameux rendez-vous avec un professeur responsable d’une unité de soins des TCA. Ce rendez-vous sera déterminant sur l’avenir de mes troubles ! Soit ce médecin estimera que mon cas ne nécessite pas d’hospitalisation, alors je réintégrerai l’hôpital où je suis actuellement pour quelques jours et rentrerai définitivement à la maison. Soit il estimera qu'une hospitalisation est conseillée, et je serai alors inscrite sur liste d’attente. Je resterai à la maison jusqu’à obtention d’une place dans cette structure.
Aujourd’hui, avec le recul et tout ce que je viens de vivre depuis ce 8 février, j’avoue que j’aimerais presque qu’il puisse me permettre une hospitalisation. J’en ai trop marre de ces troubles. Trop marre de ne pas en venir à bout seule, de trouver le chemin de la guérison. Je me dis que ce centre m’y aiderait peut-être. Même si je dois sacrifier pas mal de choses, en organiser d'autres, et subir encore une séparation avec ma p'tite famille.
Mais dans l’immédiat, je dois me préparer à repartir là où je suis actuellement ! Structure pas du tout adaptée à mon cas, où sont mises ensemble toutes personnes atteintes d’un trouble psychiatrique quel qu’il soit, de dépression, de surmenage… Je partage donc mes journées avec des gens qui souffrent de troubles psychotiques graves, de handicap mental lourd, de schizophrénie, d’alcoolisme, de folie, ou des personnes un peu comme moi (malheureusement elles se font rares !), qui sont là pour fatigue importante, tentative de suicide, ou surmenage simplement. C’est une expérience terrible à vivre, que je ne souhaite à personne. C’est pourquoi j’ai hâte que le rendez-vous du 1er mars arrive, pour avoir espoir d’autre chose ensuite. Mes troubles ne peuvent être pris en compte là où je suis, car le service n’est pas adapté à ce genre de pathologie, du coup, je ne mange quasiment rien, et dévore lorsque j’ai l’autorisation de rentrer une journée à la maison.
Autrement dit, aucune évolution sur le plan de mes TCA. Cela me pèse toujours autant, sinon plus car mon organisme fatigue et se lasse plus que jamais. Mais je ne baisse pas les bras malgré tout et continue à faire ce qu’il faut pour le moment… Je m’accroche, vraiment, grâce à Thierry, mes enfants, Flo et les autres. Et grâce à vous qui me soutenez.