Prise de tête !
Ma tête n’est pas d’accord avec mon corps,
Et mon corps, n’en fait qu’à sa tête ! !
Pas facile de composer avec tout cela…
Aujourd’hui, je ne sais plus si je dois être contente ou non, si c’est bien ou pas bien.
Mon corps a décidé de ne pas se laisser emporter par l’anorexie. Avant, je pouvais rester jusqu’à 3 jours, sans problème, sans souffrance, en ne mangeant que très peu, quelques calories seulement, un morceau d’endive, de salade ou de pomme. Et comme je ne veux pas risquer le malaise, l’hypoglycémie qui me mènerait chez le médecin ou pire encore à l’hôpital… je mange un petit peu. Puis mon corps, décidé à lutter contre l’anorexie, me pousse inévitablement vers un autre petit encas… puis la crise de boulimie se met en place. 
Je ne ressentais jamais la faim, jamais cette sensation de douleur d’estomac. Depuis plusieurs mois déjà, ce n’est plus le cas. Je ne peux passer un jour entier, sans arriver le soir avec des douleurs terribles, des étourdissements, les jambes qui ne me portent plus. Comme si mon corps lançait volontairement des signaux pour me forcer à manger quelque chose.
Ces derniers jours, je n’ai pas toujours réussi à vomir tout ce que je mange lors des crises. Par angoisse et peur de connaître mon poids, je ne me pesais plus ces derniers temps, même si cela me démangeait. 
Résultat, chaque soir depuis des semaines, je "crise" et engouffre tout et n’importe quoi.
Ce matin, j’ai craqué et je suis montée sur la balance ! + 2 kilos. Me voici maintenant à 49 au lieu de 47 ! ! !
C’est alors que ma tête se manifeste et vient contrer mon corps. Impossible de garder ces kilos supplémentaires. Je suis grosse, mes hanches commencent à se former à nouveau, de manière disgracieuse, mes jambes ressemblent à des poteaux, je me sens lourde, laide… Je ne peux le supporter. Mes vêtements en taille 36 me serrent. Ce n’est pas possible, je ne peux ressembler à cela devant le miroir. Du coup, aujourd’hui, juste une endive à midi, quelques champignons ce soir avec un peu de melon. Il ne faut pas faire de crise, surtout pas. Ouf, j’ai résisté malgré d’énormes souffrances… Et puis lavement + dulcolax, histoire de purger le peu que j’ai mangé aujourd’hui. Pourquoi ma tête ne veut se sortir de cela… Moi qui ai toujours adoré manger, de tout. Hyper gourmande, je me suis toujours laissée tenter par les desserts, le salé, les bonnes choses… Qu’est-ce qui a bien pu faire qu’un jour… il y ait eu un tel blocage, et surtout, un tel rejet de ce corps (un peu fort à l’époque il faut l’avouer), une telle nécessité de perdre du poids… et la peur obsessionnelle maintenant d’en reprendre ? 
Il faut que je reperde ce que je viens de prendre. Voilà tout le discours que mon esprit m’a répété inlassablement toute la journée.