Naufrage
Je me retrouve ce matin comme quelqu’un qui aurait fait la fête tout le week-end et pris de bonnes cuites ! La sensation d’avoir vraiment « la gueule de bois » ! ! Résultat je pense des crises de boulimie conséquentes d’hier.
Inquiète aussi ce matin car depuis hier soir, j’ai une douleur au niveau du cœur, style point important, qui ne passe pas. Je n’arrive pas à inspirer à fond, et par moment, mon rythme cardiaque diminue. Je crains que mon taux de potassium ne soit en train de baisser. Je n’aime pas cela et c’est quelque chose qui me terrorise. Imaginer ne pas me réveiller un matin à cause de cela, et laisser dernière moi toute ma p’tite famille ! Hier soir, avant de m’endormir, je demandais à Thierry de me promettre que s’il m’arrivait quelque chose, un accident où je ne sais quoi, qu’il continuerait de garder avec lui nos 4 enfants et de s’en occuper, de leur donner tout ce qu’il pourrait… Inutile de parler de sa réaction !
Mais c’est vrai que de nouveau, je me sens très mal dans la maladie. Les maux physiques qui apparaissent sans cesse me font de plus en plus peur. Les symptômes des troubles sont toujours aussi présents. La preuve, ce matin, je ne voulais pas me peser car je savais pertinemment que la balance clignoterait en rouge ! Oui, parce qu’elle clignote rouge si prise de graisse, et vert si prise de muscle (je ne vois d’ailleurs pas comment elle peut faire la différence mais bon !). Orange si rien n’a changé. J’étais sur d’une prise de poids conséquente puisque 4 crises depuis vendredi, que je n’ai pas réussi à éliminer vraiment, et hier soir, tellement paniquée face à cette douleur au cœur j’ai mangé des desserts lactés, des fruits et pas mal de choses, pensant ainsi éviter le pire. Je me suis forcée à garder cela.
Je ne voulais donc pas me peser ce matin, mais la petite voix a été une fois encore plus forte et m’a obligée à le faire. Je suis depuis anéantie ! 49kg400 ! ! ! + 1kg500 environ depuis jeudi dernier ! ! Je ne le supporte pas. On dirait une énorme otarie, lourde, si lourde. C’est affreux. Parfois je rêverais d’être capable de ne rien manger, ou si peu, de ne pas penser à la nourriture, ne pas aimer tout ce que j’aime tant manger, ne pas être gourmande… ! Ce serait tellement plus simple. Au lieu de cela, j’ai tout le temps faim, je me lève en pensant à la nourriture, je rêve de tout ce que j’adore en permanence et de grignoter gâteaux, chocolat, manger un bon plat…
J’ai beaucoup de mal depuis quelques jours à supporter les conséquences des TCA.
J’aimerais raconter une petite histoire :
« C’est l’histoire d’une jeune femme qui naviguait tranquillement sur l’océan, avec quelque fois bien sur, la nécessité d’affronter certains vents ou certaines tempêtes, mais elle réussissait toujours à maintenir le cap néanmoins, et à poursuivre sa route. Un jour, sans qu’on en connaisse encore la cause, son bateau a chaviré. Elle s’est retrouvée, seule, au milieu de cette immense étendue d’eau. Depuis, elle nage, elle s’accroche à ce qu’elle peut trouver sur l’eau pour se reposer de temps en temps et survivre, et essaie désespérément d’apercevoir la côte. Mais en vain. Alors elle continue de nager, de trouver l’énergie nécessaire pour ne pas renoncer. Elle est très seule, épuisée, désespérée. Parfois, une lueur d’espoir, elle entend au loin un autre bateau, ou le bruit d’un avion. Alors elle crie, elle bouge, fait des signes, elle appelle de toutes ses forces… Mais personne ne la voit. Elle ne peut rien faire, puisqu’elle n’a aucun moyen d’appeler au secours ou de lancer un quelconque SOS. Pas de matériel, pas de solution, rien. Personne ne peut rien pour elle… Il faut qu’elle s’en sorte elle-même, qu’elle nage jusqu’à regagner un jour les bords de côte. Mais elle ne les voit pas, même au loin. Alors elle se laisse couler, pensant que cela ne servira à rien de nager encore et se débattre ainsi ; Puis elle se dit qu’elle n’a pas le droit d’abandonner et ressort alors la tête de l’eau. Seulement il y a aussi les éléments extérieurs qui ne lui facilitent pas la tache. De grosses vagues, régulièrement, viennent lui remettre la tête au plus profond de cet océan. Les vents, les tempêtes, la pluie… A force, elle se sent épuisée et désespérée. Elle n’en peut plus cette fois. Cela fait tellement longtemps déjà qu’elle nage !
Est-ce qu’un jour quelqu’un la verra enfin et pourra alors lui lancer une bouée de secours ou un canot de sauvetage ? Ou réussira-t-elle, par elle-même, à enfin rejoindre la côte ? Mais quand ? Quand bon sang ???? QUANANANANANANANAND ??????? ».
Quand j’étais petite, je me souviens que j’aimais inventer une autre fin d’un film, ou d’un livre, d’une histoire. La modifier, la transformer parfois à ma façon…
Dans cette histoire, c’est drôle, il m’est impossible d’imaginer une fin !
Pourquoi ?