Peur de mourir…

Publié le par Justine

 

 

Faut-il vraiment toucher le fond pour rebondir, et sortir la tête de l’eau ? Car c’est exactement ce que je viens de vivre cette semaine ! Toucher le fond. C’est le moins que l’on puisse dire !  

 

Je n’ai jamais eu peur de la mort, jamais. Tout simplement parce que j’ai toujours pensé que c’était quelque chose de naturel, non douloureux, et qui ne pouvait de toute manière, pas être plus difficile que la vie parfois !

 Je peux dire aujourd’hui que je ne verrais plus jamais les choses de la même manière, et que j’ai vraiment eu peur de mourir.

 

 

 

 

Bref résumé (sans rentrer dans les détails cela ne servirait à rien), de ce qu’il s’est passé depuis lundi…  

 

 

«Je ressens une profonde angoisse, une peur étrange, comme si j’allais mourir, partir… L’impression de revoir plein de choses, et rien en même temps. Tout mon corps est compressé, comme si la mort s’agrippait à moi, me serrait et allait m’emporter. Je me souviens de cette peur si angoissante. Jamais je ne pourrais oublier ces instants si difficiles à décrire et exprimer.

 Puis, j’ai du mal à ouvrir les yeux, mes paupières sont si lourdes, mon corps tellement douloureux et comme du plomb. Je me force pourtant à les entrouvrir. Je ne comprends pas, j’aperçois des lumières aveuglantes au dessus de moi, et du blanc. Mes yeux se referment. J’essaie à nouveau de les ouvrir et là, je distingue mieux ces énormes spots dirigés sur moi, et ce plafond blanc, tout blanc. Je me demande alors si je suis en train de rêver… Puis soudain, j’entends une voix. Quelqu’un qui prononce mon nom ! Et qui en même temps semble toucher mon visage. Je comprendrais ensuite, après avoir trouvé la force d’ouvrir entièrement mes paupières, que je suis à l’hôpital. En service de réa, salle de déchoquage et de réanimation cardiaque. Il est mardi, fin de l’après-midi. Je panique soudain car je n’arrive pas à respirer. J’ai l’impression d’étouffer, et qu’une fois encore je vais mourir. C’est atroce, même angoisse que la précédente. On me rassure en m’expliquant ce qu’il s’est passé. Lundi matin, suite à un grave malaise, j’ai du être intubée et transportée en service de réanimation. Ce n’est donc plus moi qui respire, mais un appareil qui le fait à ma place. C’est horrible, car cet énorme tube m’arrache la gorge et me fait tellement mal ! Mes bras sont attachés pour ne pas risquer de m’arracher ce tube justement, ou ces multiples perfusions que j’ai un peu partout ! Des fils, et encore des fils. Il y en a partout. Car je suis bien sur, reliée également à un électrocardiogramme…  

 

 

Je pense à un cauchemar et me dit que cela ne peut être la réalité. Et bien si, c’est bien moi qui me suis retrouvée dans cette situation. J’ai passé deux jours dans ce qu’ils appellent le coma, avec mes propres organes qui ne fonctionnaient pas, reliée à toutes ces machines et en état de survie grâce à elles. »  

 

J’ai vécu une semaine horrible. Douloureuse, à tous les niveaux. Psychologiquement très perturbante. Je suis aujourd’hui de retour à la maison, car je voulais absolument passer les fêtes avec Thierry et les enfants. Je me sens si fatiguée, et toutes ces souffrances encore ! Me voilà aussi avec un super traitement ! 3 petits comprimés à prendre par jour pour ma tension qui est très basse. Histoire de la faire remonter un peu et la maintenir… 1 petit antidépresseur, et 1 petit cachet enfin pour dormir ! ! Je déteste tout cela. Car ça me rappelle que je suis bel et bien malade. Et je crois qu’au fond de moi, je me refuse à y croire vraiment, et à l’accepter. Je ne veux pas que cette fichue maladie remporte le combat, en s’imposant de la sorte. Psychologiquement, je me sens très perturbée par ce qu'il vient de se passer? Je n'arrive pas à oublier, tel un accident de voiture qu'on revoit sans cesse. Je me sens vraiment mal.  

 

En tout cas, je suis certaine d’une chose aujourd’hui, c’est que j’ai touché le fond. Vraiment. Jamais je n’oublierais cet épisode de ma vie si traumatisant…  

 

J’espère au moins qu’il m’aidera à vraiment prendre conscience de mon état, à faire davantage encore pour me sortir de là, et me persuader enfin, que la vie n’a pas de prix, et que mourir fait vraiment très peur ! ! !  

 

J’espère aussi qu’il persuadera ceux ou celles qui n’étaient pas encore convaincues, que les Troubles du Comportement Alimentaires ne sont ni des caprices, ni des régimes à la mode, ni même un outil permettant de s’affirmer.

 Ce sont de GRAVES MALADIES. TRES GRAVES MALADIES.

 

Publié dans Archives 10 à 12-2006

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Bonsoir ma belle. Me voilà toute chamboullée par ton post. Je suis heureuse de voir que tu vas un mieux et de te savoir en vie. J'imagine que se réveiler à l'hôpital doit être plus qu'angoissant. J'espère que tu vas réussir à passer de bonnes fêtes malgré tout. Fais bien attention à toi surtout. Je t'envoie pleins de bisous et te souhaite un joyeux Noel à toi et à ta famille.
Répondre