Questionnaire...

Publié le par Justine

 

 

 

Préjugé ou réalité ?  

  • Habituellement les personnes qui veulent se suicider ne donnent pas d'indications qu'elles vont le faire. C'est un préjugé... Sur dix personnes qui se suicident (ou tentent de le faire), plus de huit donnent des signes précurseurs (verbaux ou non-verbaux) de leurs intentions. Cinq signes entre autres sont révélateurs: une "menace" ou toute allusion indiquant un désir, une intention de mourir; une tentative de suicide antérieure; une période dépressive; des changements majeurs dans le comportement ou la personnalité et la préparation de papiers ou une allusion à un départ. 

 

  • Une personne qui prépare un suicide désire réellement mourir.  C'est un préjugé...Les candidats au suicide ne désirent pas nécessairement mourir. Il y a ambiguïté (espoir-désespoir, vie-mort) jusqu'à la fin. Ils hésitent entre le "je veux..." et "non je ne le veux plus..." En fait ils veulent surtout cesser de souffrir et pas nécessairement cesser de vivre  

 

  • On peut dire que le suicide est un acte de courage C'est un préjugé... La personne en crise suicidaire n'est ni lâche, ni courageuse. Le suicide est un processus qui peut être stoppé, mais place souvent la personne dans un tunnel où le seul aboutissement possible semble être la mort. Une personne ne se suicide pas par lâcheté ou par courage, mais bien parce que sa vie est insupportable à ce moment-là et qu'elle a atteint sa limite face à sa tolérance à la souffrance. C'est un geste de désespoir.  

 

  • Le suicide n'arrive pas précipitamment  C'est la réalité... Le geste suicidaire est l'aboutissement d'un processus qui commence par des pertes réelles ou symboliques, suivies d'une dépression situationnelle et d'une crise. C'est à cette dernière étape que surviennent les idéations suicidaires. Soulignons que ce processus peut être plus ou moins long dans le temps, dépendamment de la personnalité de chacun et qu'il peut être interrompu en tout temps  

 

  • Suicidaire un jour, suicidaire toujours C'est un préjugé... La crise suicidaire ne dure pas la vie entière. Elle a un début et une fin. Plusieurs interventions peuvent être faites pour l'arrêter définitivement, cela même pour les suicidaires apparemment chroniques 

 

  • Une personne en crise suicidaire paraît nécessairement déprimée  C'est un préjugé... Sous un extérieur bouffon ou de dur peut se cacher une grande tristesse. De plus, une personne ayant pris la décision de se suicider peut sembler momentanément soulagée et de bonne humeur. Il faut donc être attentif à une bonne humeur soudaine dans un processus suicidaire  

 

  • Parler de suicide incite les gens au suicide C'est un préjugé... Bien sûr, tout dépend de la façon dont on en parle: en parler de façon sensationnaliste peut alimenter une curiosité morbide et n'être d'aucune aide. Mais parler ouvertement et calmement de personne à personne en écoutant la souffrance de l'autre qui a des idées suicidaires et parler de prévention en outillant les gens pour qu'ils s'entraident sont des bons moyens d'aider ceux-ci à s'en sortir  

 

  • Les personnes qui pensent à se suicider souffrent habituellement d'une maladie mentale C'est un préjugé... La personne qui pense au suicide est malheureuse, désespérée et isolée dans ses difficultés, ce qui n'en fait pas pour autant un fou ou un malade mental. Il faut prendre connaissance du contexte entourant la personne de même que de son vécu, pour se rendre compte que le comportement suicidaire vient d'une personne en crise perturbée, déprimée et désespérée.  

 

  • Les personnes qui annoncent leur suicide veulent seulement attirer l'attention et manipuler leur entourage C'est un préjugé... Il ne faut pas s'arrêter sur la possibilité d'être victime d'une manipulation. Il faut toujours prendre les "menaces" au sérieux car ces messages sont des appels à l'aide. Il faut lui dire qu'il n'a pas besoin de faire des menaces ou des tentatives de suicide pour être aidé et compris 

 

  • Une personne qui passe à l'acte ne se suicide pas par choix mais bien par manque de choix C'est la réalité... Sa "décision" n'est pas fondée sur un choix entre des alternatives différentes, mais bien sur un manque d'alternative comme le font remarquer certaines personnes en crise: "Je n'ai qu'un choix, celui de mourir, je n'ai plus qu'une porte de sortie..." C'est l'ultime "solution" qu'elle a trouvée  

 

  • Une façon d'aider une personne en crise suicidaire serait de lui dire, par exemple: "Tu réussis bien dans tes études; tes affaires vont bien; si tu m'aimes tu ne le feras pas." C'est un préjugé... Cela n'est pas la solution et ne l'aide pas nécessairement. Il faut plutôt mettre l'accent sur la crise actuelle en identifiant ce qui la fait le plus souffrir et lui paraît sans issue. Il est également bon de lui dire qu'on ne peut l'aider seul. D'autres ami-e-s ou personnes ressources peuvent l'aider à trouver des solutions à ses difficultés 

 

  • La solitude et l'isolement sont souvent associés au suicide C'est la réalité... Il y a l'isolement social qui se traduit par: "Je suis seul et il n'y a personne pour m'aider." et la solitude affective qui elle se traduit par: "Je me sens seul et personne ne peut m'aider." Il faut l'aider à briser son isolement et l'écouter exprimer son sentiment de solitude 

 

  • Il y a des personnes suicidaires et d'autres qui ne le sont pas. Les suicidaires ont une personnalité faible. C'est un préjugé... Il n'y a pas de telles catégories. Aucune personnalité ni aucun profil suicidaire n'existe. Toute personne qui subit des pertes symboliques ou réelles (deuil, séparation, chômage, désillusion...) peut devenir vulnérable et entrer dans un processus de crise suicidaire. Il est très important de chercher des alternatives au suicide et de ne pas perdre l'espoir 

 

  • Potentiellement, chacun de nous peut être victime du suicide C'est la réalité... Personne n'est à l'abri d'une crise suicidaire. Chacun de nous peut un jour ou l'autre traverser une période creuse et penser au suicide. D'où l'importance pour l'entourage d'être à l'écoute. Dans le milieu universitaire la majorité des confidences suicidaires sont faites à des pairs 

 

source: Le Centre d'écoute et de référence Halte Ami

 

 

 

Publié dans Archives 01 à 12-2007

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J
Ma belle, je ne peux pas lire cet article, c'est assez douloureux, le frère de ma meilleure amie c'est suicidé et il me reste tous les souvenirs de toutes ces traces que la famille vit, tout ce que ça a "entrainé" chez mon ami.<br /> Tout ce que je peux te dire, c'est: ne fais pas ça, n'y pense pas.<br /> je ne te sortirai pas la phrase habituelle "penses à ta famille", non, c'est récurent et on a pas besoin de se prendre une dose de culpabilité en plus dans la figure. Je te dirais juste: "ne fais pas ça, tu ne saurai jamais comment ça se serait terminé".<br /> Je t'embrasse
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L
dommage que les gens aient tant de préjugés sur le suicide.<br /> En tout j'espère ne jamais être confronté.<br /> bisous
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