Lettre à...

Publié le par Justine

« Triste moment de solitude…une larme coule doucement sur ma joue… Mais où es-tu donc, toi ma mère, toi dont j’aurais eu tant besoin ?  
A vivre ta vie comme tu l’as fait, as-tu un seul moment vraiment pensé à moi, sans que cette pensée ne se rapporte qu’ à toi-même ?

Quoi qu’il en soit tu n’es plus là pour moi… et qui m’aide à vivre ? Qui m’aime comme toi seule aurait pu le faire ? Sans limite, sans question… simplement en étant une mère, en étant précieuse et présente… Accompagnant mes bonheurs… mes souffrances… plutôt que de ne juger sans cesse que mes fautes, mes tors, mes échecs ou mes défauts…  

Je suis forte, enfin je le pensais et j’ai essayé de t’aider maman… mais, je n’ai pas réussi, preuve en est. Pour moi tu n’es plus là et je ne veux plus te regarder ni te voir. Te regarder détruire autour de toi ceux qui t’aiment… Enfin, moi surtout. Celle qui aurait du t’admirer si telle tu n’avais pas été… 
Pour que tu ne me fasses plus de mal maintenant, je vais me protéger par ton absence…  
Je voudrais pouvoir pardonner. Te dire tellement d’amour… mais il s’est brisé, il s’est enfoui en espérant gagner ainsi l’apaisement… et pourtant… je n’y arrive pas. Je comblerais ton manque par d’autres… présents et aimant mais je dois bien l’admettre ça ne remplacera jamais ce lien qui toute petite me paraissait si précieux, un trésor partagé que j’aimais à flatter, que j’aimais protéger.  
J’ai pourtant tenté, je suis venue, revenue, j’ai essayé de retrouver ce trésor perdu… Mais je n’ai vu aucun amour dans tes yeux. Pas plus dans tes mots, qui tu le sais très bien, on toujours sonné faux…  
Comment peux-tu encore vivre ta vie en étant si mauvaise avec moi, en me détruisant ainsi un peu plus chaque fois ? Comment pourrais-je alors te dire « je t’aime » en pensant au mal que tu m’as toujours fait ?

Pardonne-moi de préférer souffrir de ce manque plutôt que d’accepter encore tes actes…tes pensées à mon égard… tes mots… ou tes prochains écrits. 

Sache simplement que je ne reviendrais pas maman, mais je t’aime... »

 

Publié dans Archives 01 à 12-2007

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Bonsoir, Moi aussi je viens de tomber par hasard sur ton blog. Et quel étonnement de lire cette lettre !! Je me suis tellement reconnue à travers ces mots. J'ai reconnu les mots que j'ai moi-même adressés à ma mère... Ca m'a beaucoup émue. Je voudrais oser dire que je comprends ce que tu dis, mais je ne le ferai pas. Nous avons chacun notre vécu, nos émotions, notre ressenti. Et même si tes mots ressemblent aux miens, je suis sûre que nos ressentis sont différents. Alors, me diras-tu, pourquoi est ce que je t'écris ? Bonne question. Parce que tu m'a touchée, émue, juste là où ça fait mal. Tu sais, juste là, dans le coin à droite dans mon coeur. Ce coin que j'essaie d'ensevelir chaque jour un peu plus pour empêcher la souffrance de se manifester... Pour ne pas voir. Par cette lettre que tu as écrite, cette souffrance a explosé et m'a sautée à la figure ! Comment la nier à présent ? Non, je ne te reproche rien, bien au contraire. Je te remercie même de me permettre de ne pas l'oublier. De me la rappeler. C'est en l'oubliant, en la cachant, qu'elle risque de gangréner et de me pourrir. Alors, je te remercie pour ces mots (maux ?) que tu as posés ici. Je te souhaite bien du courage. Mais, crois moi, pour en avoir fait les frais, s'il y a bien une chose que je sais, c'est que ce n'est pas aux enfants d'aider les parents. Ce n'est pas ton rôle. Tu attends (ou du moins, tu attendais) qu'elle te manifeste son amour, plutôt qu'elle ne te fasse souffrir. Et je suis sûre qu'elle t'aime. Mais elle ne sait sans doute pas te le montrer. Et c'est par la souffrance qu'elle te le manifeste. Ce n'est sans doute pas ce qu'elle veut, mais c'est comme ça que ça se montre... Ce ne sont que des hypothèses et j'ai peut-être tort. Mais, tu ne pourras changer son comportement qu'en changeant le tien. Je sais que ce n'est pas évident à lire, ni même à accepter, et encore moins à faire, mais c'est la réalité. Je sais qu'on se dit : "Je ne vois pas ce que je peux changer, je ne fais rien de mal contre ma mère." Non, tu ne fais sans doute rien de mal, mais peut-être fais-tu, au contraire, trop de bien. Peut-être essaies-tu trop de la prendre en charge. Peut-être attends-tu quelque chose qu'elle ne sait pas te donner. On n'a absolument aucun pouvoir sur les gens autour de nous. On n'a du pouvoir que sur soi. Et c'est en agissant sur soi, que l'on peut faire changer par la même occasion, le comportement des gens, où ce que l'on perçoit d'eux, sur nous. J'espère avoir été claire dans mes propos. Je te souhaite beaucoup de courage et de force. Amicalement. Sequana. PS : Si tu veux me recontacter, vas sur mon blog. Je serai ravie d'échanger avec toi. ;-) A bientôt peut-être.
Répondre
J
Ma Justine, je pense à toi.<br /> Je suis toujours là, je passe t'embrasser en attendant de tes nouvelles.
Répondre
J
Bonjour,<br /> Je suis tombée par hasard sur votre blog, qui m'a beaucoup touchée...<br /> Et je poste plus particulierement sur cet article car vous parlez de votre maman qui, apparemment, ne vous renvoie pas tout l'amour qu'elle devrai vous donner... Je suis dans la même situation. et ce manque de communication a été lui aussi, gâché par la maladie. A une petite différence près. Moi, c'est ma mère qui a été malade.<br /> Pendant près de 8 ans, soit pendant mon adolescence (que je n'ai pas vraiment eu), elle a été "anorexique nerveuse". Sur un coup de colère, une angoisse, une contrariété, une phrase  de moi ou de mon père mal encaissée, elle se privait de nourriture... Ou bien son noeud à l'estomac la faisait vomir. <br /> Elle est tombée à 37 kilos.<br /> Un jour, lorsque j'avais 16 ans, n'en pouvant plus de l'entendre vomir tous els matins après sont petit dejeuner, je lui ai montré une photo de déportés dans els camps de concentration en lui disant : "regarde, tu ne pèses pas plus lourd qu'eux! Alors que eux, ils ont été martyrisés, battus, humiliés...". A partir de ce moment là, elle a eu une sorte de "déclic".<br /> Ayant un demi frère qui ne cause que des problèmes et un père qui fuit les problèmes, j'ai été seule pour la relever. Alors que j'ai été un "déclencheur" de la maladie... <br /> Tout ça pour vous dire que vous n'êtes pas seule. Vous avez une famille... Tournez-vous vers elle ! Vous avez des ptit bouts d'chous qui ressentent votre mal-être et risquent d'en souffrir plus tard... Car c'est très autodestructeur que de voir sa mère souffrir...<br /> Essayez de trouver la cause de ce problème. Est-ce l'envie de maigrir, les contrariétés de la vie qui vont font vous vomir? <br /> Sachez que vous ne prendrez pas de kilos si vous mangez quand vous avez faim, et que vous vous arrêtez une fois que la satiété pointe le bout de son nez... Même si vous devez faire 10 micro-repas par jour! <br /> Il ne faut pas que cette maladie vous gache votre quotidien. Regardez vos enfants et votre mari... Si vous voulez passer plus de temps avec eux, il faut vaincre cette maladie. Et si besoin, allez voir un psy... Ce n'est pas une honte... ça m'a beaucoup aidée lorsque j'ai flirté avec cette maladie...<br />  <br /> Courage, accrochez-vous, vous avez encore tant à vivre... ;-)
Répondre