A lire et à relire…

Publié le par Justine

Jamais je ne cesserai de citer les témoignages de Vittoria Pazalle, cette jeune femme de 37 ans, maman, et qui plus jeune a été atteinte d’anorexie boulimie.  

Une fois de plus, je vais relever un de ceux-ci et le mettre dans mon blog, pour qui soit lu par d’autre, et relu… Car toutes ces choses que Vittoria a faites, pour la plupart, je les ai moi-même mises en œuvre et je peux vous garantir qu’elles sont une aide précieuse pour ouvrir la porte qui peux mener à une éventuelle guérison. 

« Pour me soigner, j'ai fait les choses suivantes :   

1. Je tenais un journal intime (un prolongement du fameux "carnet alimentaire" dans le cadre de la thérapie des TCA (Troubles du Comportement Alimentaire)) dans lequel je m'épanchais avidement. N'ayant pu m'exprimer dans ma propre famille et n'ayant jamais vraiment eu d'ami(e)s dans mon enfance, ce journal était une vraie bouée de sauvetage, comme un moyen de décompression et un début de discussion avec moi-même.   

2. Défi : Auparavant, partagée entre mon ego très tyrannique et la honte, je pensais pouvoir m'en sortir seule. Donc, effectivement, prendre la décision d'entreprendre une thérapie était un véritable défi, plus spécifiquement en osant demander de l'aide à autrui.   

Quant à l'espoir : avant j'étais totalement désespérée. Je partais de loin car je n'avais ni confiance en moi, ni aucune estime de moi-même. Grâce à la thérapie, j'ai notamment appris à relativiser et à ne plus vouloir être parfaite. Avec le temps, l'espoir est venu et la guérison me semblait alors de plus en plus à ma portée.   

3. M'écouter : j'ai passé mes 30 premières années à tout étouffer et refouler. Je m'étais en quelque sorte déconnectée de mes émotions car elles me faisaient trop souffrir, surtout dans les rapports humains. J'ai été élevée avec l'idée qu'une gentille fille devait toujours être disponible pour les autres et que s'occuper de soi était de l'égoïsme. En me faisant soigner, contrairement à ce que je croyais, j'ai appris que m'écouter n'était ni de la pédanterie ni du nombrilisme, mais tout simplement un besoin fondamental pour être enfin en phase avec moi-même.   

4. Prendre du temps : Autant dire que je ne "profitais" de rien. J'étais dans l'idée d'être toujours performante et efficace. Dans le cadre des TCA, le temps est occupé par l'obsession du poids, de l'apparence (notamment un corps idéal avec une forte tendance à effacer sa féminité) et le désir viscéral d'être parfaite. A la fin, j'étais 2 personnes à la fois : en public la gentille Vittoria, puis la Vittoria qui, lorsqu'elle rentrait chez elle, s'effondrait, complètement déprimée à force de porter un masque. Ainsi je suis passée de l'idée de prendre du temps, synonyme de paresse et de faiblesse engendrant systématiquement un fort sentiment de culpabilité face à l'idée d'abandon (en effet je voulais TOUT contrôler), à un droit tout à fait normal et sain pour mon équilibre.   

5. Créer : En écrivant dans mon journal intime, j'ai créé. J'ai pu ainsi apprendre à prendre de la distance par rapport à mes diverses souffrances. Par conséquent, en écrivant mon parcours dans un livre, j'ai transformé les sentiments d'échec, solitude, vide et destruction en défi, sentiment d'être "pleine", d'exister, de me construire et de renaître. Par ailleurs, en rajoutant mes propres dessins dans mon livre, j’ai même eu l’occasion de retrouver une partie de mon imaginaire d’enfant que j’avais totalement oublié. (cf. couverture)   

6. Me réaliser : Le fait de publier mon journal me permet de me réaliser en effet. Plus précisément, je suis passée à l'idée que "je n'avais rien d'intéressant à dire (car je me sentais nulle et fade)" à "si, il faut essayer et tenter de dire tout fort ce que certaines personnes gardent au fond d'elles et qui les fait tant souffrir tant elles culpabilisent". Ainsi, si après la lecture de mon parcours, certaines personnes comprennent enfin qu'elle ne sont pas anormales ou des monstres, et qu'elles osent alors consulter un thérapeute spécialisé pour tenter de sortir de l'engrenage infernal des TCA, je serais ravie. J'aurais atteint l'un de mes buts : apporter de l'espoir.   

7. La thérapie "de groupe" et les groupes d'entraide m'ont aidé à sortir de ma solitude implacable. Avant j'avais terriblement honte de moi et je pensais ne rien avoir à apporter à qui que ce soit. J'étais totalement repliée sur moi-même. Grâce aux groupes, je me sentais enfin "humaine" et "vivante" car j'osais alors nouer des liens avec des personnes.  

8. Exercices : J'ai fait plus précisément des exercices sur l'image du corps et les contacts. C'est ainsi que j'ai découvert que j'étais déstructurée depuis l'enfance suite en partie à une vie affective très pauvre dont des contacts physiques difficiles et très peu de marques de tendresse. Quant aux sports, j'en ai fait pour apprendre à me situer par rapport à l'espace tant j'étais bloquée. Tout ceci a été une vraie renaissance car j'ai énormément appris sur le corps. Avec les TCA, je le vivais comme un boulet avec uniquement des défauts (peur de grossir et de devenir molle, mauvaises odeurs, salives, sang, sensations désagréables comme la douleur, brusquerie, etc...). Et avec la thérapie, j'ai compris qu'il faisait partie de moi, et même d'un tout (corps, esprit, coeur) et qu'il offrait également de multiples capacités plus qu'appréciables (bonnes odeurs, odeurs d'un proche, touchers, caresses, etc...).   

9. Alimentation : C'était un cocktail dégoût/attirance pendant des années et j'ai dû véritablement réapprendre à m'alimenter correctement sans cette fameuse dictature des "calories" et surtout sans cette culpabilité typique des TCA. Avec le temps, j'ai compris que bien m'alimenter est un droit, et c'est même devenu un plaisir.   

10. et 11. : Récupération et stress : A travers mon histoire, je suis passée d'une vie uniquement régie en fonction de l'approbation d'autrui (famille, supérieurs hiérarchiques, collègues, voisins...) à une véritable quête d'autonomie. Grâce à une thérapie, j'ai pris conscience du fait que j'avais tout à fait le droit à des moments privilégiés rien pour moi que je cultive régulièrement et tout particulièrement (nourritures intellectuelles, physiques et affectives). 

Vittoria Pazalle »

Publié dans Archives 01 à 12-2007

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Bonjour Justine,<br />  <br /> J'espère que tu vas bien ?on se reconnaît dans ces phrases..j'arrive à me dire que je ne suis plus capable de m'en sortir seule non plus d'ou ma reprise de ma thérapie et d'un psychologue à mon travail.J'ai reconnu hier devant mon mari que j'avais plus la forme d'avant que cette maladie me fatigue et prend le dessus,je veux et je coudrais tant tout contrôler seule et être si fière de moi,mais mon corps est en train de me dire "non"!!!<br /> Je t'embrasse,prends soins de toi,j'espère que ta famille se porte bien,Bises<br /> Xena00<br />  
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