Coup de gueule !

Publié le par Justine

Ce soir, en parcourant quelques forum et blogs, j’ai été choquée. Choquée de constater le nombre de personnes désireuses de devenir anorexiques, ou boulimiques vomisseuses ! Oui, des filles en surpoids, ou se trouvant tout simplement pas assez « taille mannequin », qui demandent conseil pour devenir anorexiques, pensant ainsi maîtriser leurs poids et devenir à l’image du modèle qu’elles imaginent être le mieux ! Elles disent ne pas pouvoir manger tout ce qu’elles souhaitent et ainsi arriver à le faire, à l’aide de ces troubles !  

 

 

Je ne trouve pas les mots pour réagir à cela.  

 

J’ai envie d’hurler. De leur dire à quel point leur demande est immorale, incompréhensible et choquante.  

 

L’anorexie, la boulimie, sont des maladies. Graves et mortelles parfois. De plus en plus d’ailleurs…  

 

 

 

 

Ces personnes auraient-elles l’idée un jour de demander comment faire pour avoir un cancer du sein par exemple ?!?!? C’est exactement pareil. Souhaiter être malade, souffrir, se détruire et mourir même. Volontairement, sciemment. C’est ignoble.  

 

Mais bon sang, comment faire comprendre que l’anorexie-boulimie n’est pas un simple régime, une rigolade, un caprice, une maîtrise de son poids et de son corps ? Alors oui c’est vrai, c’est peut-être un peu ça au début. C’est même très euphorisant d’avoir cette sensation ! Mais quand la maladie vous tient (et elle finit forcément par le faire, sans que vous puissiez l’en empêcher), il n’y a plus de retour en arrière possible. Elle vous dévore comme un démon intérieur. Comme un monstre qui fait partie de vous et que vous ne pouvez plus détruire. Elle vous ronge, chaque jour, et vous tue lentement.  

 

L’anorexie-boulimie, ce sont des souffrances physiques et morales qu’on ne peut imaginer. Une prise de tête constante, un combat contre les maux en permanence.  

 

L’anorexie-boulimie, c’est une porte ouverte vers la dépression, qui se met en place suite à la solitude dans laquelle on plonge au bout de quelques temps, et le désespoir de constater qu’on ne s’en sortira peut-être jamais, ou dans si longtemps.  

 

L’anorexie-boulime, c’est lutter contre l’envie constante de se suicider pour ne plus vivre autant de supplices et de difficultés. Tellement on se déteste, on a honte, on se culpabilise, on a mal. 

 

 

 

 

C’est ne plus être en capacité de vivre normalement et de faire les mêmes choses qu’avant.  

 

C’est avoir froid tout le temps, avec les extrémités du corps et les lèvres toujours un peu bleutées. Avoir faim en permanence et en souffrir comme si on allait en crever. C’est perdre ses cheveux, avoir la peau sèche et des dartres un peu partout, les ongles qui cassent, des crampes dans les membres, la peau qui pend tel un « scharpey », l’émail des dents qui s’en va et vous les laisse aussi grises que celles d’une personne âgée, une pilosité sans cesse croissante. C’est les yeux constamment gonflés par les vomissements et rouges par les pleurs tellement fréquents, c’est la mémoire et la concentration qui diminuent, la fatigue et la lassitude qui ne vous quittent jamais. C’est ne plus dormir la nuit ou si peu (3, 4 heures maximum) car ces troubles engendrent inévitablement l’insomnie. 

 

C’est vous couper du monde, des amis, de la famille, des collègues de boulot, car personne ne peut comprendre ce que vous vivez et vous préférez vous replier sur vous-mêmes et vous isolez, plutôt que tenter de vous expliquer.  

 

C’est mentir pour préserver à minima les autres et les protéger. Faire semblant, porter des masques tout le temps, qui sont là pour cacher ce que vous ressentez réellement. Histoire d’essayer de continuer à vivre en société ! A survivre en fait, tout simplement. 

 

C’est être régulièrement dans l’angoisse, le stress, les tensions. Du fait de cette obsession de la nourriture, du poids, des calories. Votre vie ne tourne plus qu’autour de tout cela. Plus rien n’est plaisir, ni désir. Puisque vous êtes constamment dans l’insatisfaction et dans un rapport à la nourriture, qui est en opposition avec ce que tout être humain vit normalement et sereinement. Vous vous levez en pensant à la manière dont vous allez gérer votre journée par rapport à l’alimentation. Vous vous couchez avec toutes les déceptions relatives à cela, que vous avez eu à chaque instant. Ce que vous n’avez pas fait, trop fait, pas assez. Des remords, des regrets, des colères, de la haine, de la peur…  

 

L’anorexie-boulimie, c’est comme un tourbillon qui vous entraîne vers le fond. Vous essayer de nager, de toutes vos forces, pour en sortir et regagner le bord. Mais impossible. Vous ne pouvez rien faire. Plus vous essayez d’y échapper, plus vous vous épuisez et coulez davantage vers le fond.  

 

Tout ceci… je le vis jour après jour, depuis bientôt deux ans. Et je peux affirmer ici que c’est ce que vivent toutes les personnes atteintes de ces maladies. 

 

Oui, MALADIES. J’insiste et j’aimerais pouvoir le faire entendre.  

 

Alors, qui, franchement, pourrait demander conseil pour vivre cela ? Qui pourrait vouloir vivre un tel calvaire, pour quelques kilos en trop, ou pour souhaiter ressembler à un top modèle ? 

 

 

 

 

Vouloir vivre une telle souffrance, est preuve d’une totale inconscience, ou alors, d’un SUICIDE PROGRAMME. Dans ce cas-là, j’aurais cette fois-ci par contre un conseil à donner : choisissez une autre méthode ! Plus rapide et moins dure à supporter. 

 

 Si vous ne souhaitez pas tomber malade, souffrir, vous détruire ou mourir, alors ne demandez jamais comment devenir anorexique-boulimique.

 

 

 

 

Publié dans Archives 10 à 12-2006

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A
si tu savais à quel point je te comprend!
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J
Tout comme Lyla j'adresse un énorme MERDE au premier com.<br /> Il y a une différence entre les récits d'une pro ana et les récits et témoignages d'une personne malade qui a peur de s'en sortir. Heu, si c'était si simple, il n'y aurait plus de malades.<br /> Les gens croient que dès qu'on tombe malade on veut tout de suite guérir. <br /> Le plus long c'est justement la durée de la maladie !!<br /> Et Lyla ni d'autres ne prônent pas l'anorexie !<br /> J'aimerai comprendre, on doit rester dans notre coin ? En attendant Lyla a énormément avancé depuis le début de son premier blog, elle a comprit bcp de choses en écrivant et ça a du bien plus aider des filles malades à s'y reconnaître et à se sentir moins seules qu'aider des petites idiotes à devenir malade.<br /> On ne raconte pas comment devenir malade mais ce qu'on ressent quand on est malade, il y a& quand même une grande différence !!<br /> Un de nos plus grand problèmes c'est la solitude, l'isolement et le fait d'être incomprise, si on peut plus communiquer entre nous...<br /> Maintenant tant pis pour les idiotes !!<br /> <br /> Gros bisous ma belle
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M
Je N'ai qu'une chose a dire : CHAPEAU!
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L
Déja je dis un gros MERDE au commentaire du dessous! <br /> C'est vrai que ces personnes qui "revent" d'être anorexiques ça me depassent, et en plus c'est nous qui prenons ensuite les sales reflexions sur nos blogs...pfff<br /> bisous ma belle
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P
Salut! Je découvre ton blog et je réagis à ta réaction: ne penses-tu pas que le meilleur moyen d'attiser la curiosité malsaine. Ne penses-tu pas un tantinet pro ana, le nombre de blogueuse comme lyla ou andreena qui sévissent sur cowblog, ces nanas qui ne cherchent pas à guérir et qui déifie leur rien, en toute contradiction, puisqu'e lle disent que c'est pas ce qu'elles voulaient!<br /> Enfin, pour ma part, je pense que tout cet univers de blog etc...est le résultat d'un phénomène de mode. Cela enlève peut-être le tabou sur l'anorexie, mais la met à la mode et pour celle qui sont atteintes, et bien cela leur met des oeillères sur les yeux, puisque leur quotidien réel est le vomi, la crise et la restriction et que virtuellement, elles passsent leur temps à en parler!
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