est-ce que je parle à moi-même ?
Je commencerais par un petit clin d’œil. A ma grande puce, l’aînée de mes 4 enfants, qui a 15 ans aujourd’hui, et à qui je souhaite un immense bonheur tout au long de sa vie et plein de bonnes choses !
Aujourd’hui, je n’ai pas envie de parler de moi. De la détresse dans laquelle je me trouve…
Parlons alors de généralités ! Pourquoi pas, des traits familiaux et de personnalité qui pourraient être communs aux personnes atteintes de troubles du comportement alimentaires ?
Sur le plan familial :
- L’enchevêtrement, qui est une forme extrême de proximité et d’intensité dans les interactions familiales. Les frontières et les sous-systèmes sont mal définis et aisément franchis. Les membres de la famille vivent de l’intrusion et se sentent facilement étouffés au sein de la dynamique, ce qui contribue parfois même à la confusion de rôles.
- La rigidité des modèles relationnels. Une grande résistance aux changements apparaît souvent au sein de la famille. Une organisation stable est mise en place, mais se révèle inadaptée pour l’enfant qui va atteindre l’âge de l’adolescence. Les règles instaurées connaissent peu de souplesses et il y a peu de place pour la discussion. La famille se décrit comme une famille normale, « où tout va bien ». Pourtant, il semble toujours y avoir des insatisfactions latentes.
- L’absence de résolutions de conflits. On valorise l’harmonie et évite les désaccords. Souvent non résolus, les problèmes menacent de réapparaître. Les mécanismes d’évitement sont donc constamment réactivés. L’expression des affects et des besoins devient problématique. L’enfant symptomatique se sent souvent concerné par ces conflits.
- La négligence parentale : beaucoup plus de blâme, de rejet et de dénigrement. Moins de réconfort apporté par la famille.
- Conflits fréquents. Les membres de la famille expriment fortement leurs émotions.
- Préoccupations excessives à l’égard du poids ou de l’alimentation
- Victimes d’abus sexuels, physiques, psychologiques et victimes de traumatismes.
Sur le plan personnel :
- - Obsessionnelles, introverties, socialement anxieuses, soucieuses de se conformer, souvent inhibées émotionnellement, et présentant une certaine rigidité ou un contrôle élevé par rapport à elles-mêmes et en général.
- Impulsives. Explosant plus facilement et ayant du mal à gérer les émotions.
- A la recherche de sensations diverses, présentant en général une faible tolérance à la frustration et pouvant présenter des comportements compulsifs et exagérés prenant diverses formes.
- Perfectionnisme. Hypersensibilité à l’opinion des autres et insécurité dans les interactions avec les autres découlant probablement d’une faible estime de soi, d’autocritiques sévères et d’une difficulté à trouver sa propre identité.
- Peur ou inconfort envers la sexualité et/ou la féminité.
- Sentiment de culpabilité, d’inutilité.
- Présence de distorsion de l’image corporelle
- Rigidité de la pensée et de la conception du soi. Recherche d’approbation
- Difficulté en situation de performance par peur intensive de l’échec
- Sensibilité aux commentaires de personnes significatives
En écrivant tout cela, je suis en train du coup, de me demander si c’est bien de généralités dont je parle ! ! J’ai tellement l’impression qu’il s’agit de moi en fait ! J’avais pourtant dit que je ne parlerais pas de moi !
Je terminerais par ces quelques phrases, excrètent d’un témoignage :
« Il y a urgence d’écouter mon CRI SILENCIEUX, celui qui est bloqué, qui m’étouffe et qui m’empêche d’avaler, celui qui se tait un instant pour me laisser remplir mon espace, mais qui me « gèle » et se réinstalle tout aussi vite, celui qui me dénigre, celui qui m’empêche d’accueillir qui je suis. Mes symptômes vous gênent ? C’est normal, mais si vous regardez au-delà des apparences, vous entendrez le cri de ma détresse, celui qui m’est souvent impossible de verbaliser ».