Rien ne va plus…

Publié le par Justine

 

 

 

Attention…. Rien ne va plus… Faites vos jeux…. Et la roue tourneeeeeeee ! ! ! Ah oui, pour ça, elle a tourné et…. Jackpot ! ! !

Une catastrophe aujourd’hui. J’ai passé des week-ends difficiles en ce qui concerne mes TCA, mais là, c’est le pompon ! Alors comment l’analyser cette fois ? Un nouveau palier, une étape pas encore connue ? Un pas vers la guérison comme dirait mon psychiatre ! Faut-il en passer par là ? Par ces étapes complètement paradoxales et incohérentes ?

  

 

 

Après tout peut-être. Toucher complètement le fond pour mieux remonter !

  

 

 

Hier, j’étais au 9e jour sans aucune crise de boulimie, aucune compulsion alimentaire, mais avec très très peu d’alimentation ingérée. Anorexie totale. Rien ne passait, rien ne restait. Neuf jours avec quelques calories seulement.

  

 

 

Conséquence, je me retrouve aux urgences vers 16H15. Malaise sur mon lieu de travail avec perte de connaissance importante, pouls très faible, et tension à 7. Cette fois-ci, je n’ai pas pu échapper au camion rouge et aux médecins ensuite ! ! J’ai eu beau vouloir signer une décharge dès que j’ai pu retrouver suffisamment mes esprits, rien à faire ! Panique du côté des internes qui craignent une chute de potassium grave… De plus, j’aurais dans un moment de grande faiblesse précédent mon malaise au boulot, fait comprendre que je n’en pouvais plus, que je ne voulais plus souffrir ni même continuer à me battre, et que je ne souhaitais plus qu’une chose… en finir ! Raison de plus alors pour être gardée au chaud à l’hôpital ! Une petite visite d’un psy s’impose (Comme si je ne le voyais pas assez souvent ! !!). Mais bon, je comprends l’attitude et l’inquiétude des médecins, et je me soumets à ce qu’on me demande. Je n’ai pas échappé non plus à la pesée. 46 kg. Le médecin me dit que mon poids est anormal et correspond à une dénutrition de stade 2. Il évoque sans même que je n’ai eu le temps de rien dire, une crainte d’anorexie ! Je souris intérieurement, en me disant… pour une fois qu’un interne fait un pas trop mauvais diagnostic ! ! Je ne peux que confirmer et expliquer ce qu’il en est depuis 2 ans. Je me dis qu’en étant conciliante, je pourrais sortir plus vite de cet endroit ! J’explique les jours que je viens de passer à très peu manger, après des mois de boulimie quasi-quotidienne.  

 

Les heures passent, et je m’impatiente. Je me sens un peu mieux et veux rentrer chez moi, retrouver les miens… Mais il faut attendre les résultats d’analyses. Le bilan arrive enfin. Conclusion logique, il révélera une hypoglycémie, une chute du taux de potassium et de calcium. J’aurais droit à une perfusion. Un véritable cocktail de je ne sais quoi ! ! Je surprends mon cerveau d’anorexique prêt à demander si ce mélange n’est pas trop calorique ! ! Heureusement, je réussis à ne pas me laisser aller à ce genre de chose, grotesque dans un tel moment !  

 

Je finirais pas réussir à les convaincre de me laisser partir, malgré leur souhait de me garder en observation et hospitalisée ensuite.  

 

Aujourd’hui, je n’ai rien compris. Je me lève avec une sensation de faim, telle que celle ressentie en période de boulimie. Je vais du coup déjeuner, en me disant que je peux faire un écart, et que cela m’aidera à faire ma journée (bien chargée) et à éviter un nouveau malaise. En revenant des courses (les bonnes courses du mois bien pénibles), j’ai la tête qui tourne, je ne me sens pas bien. Je ne veux pas risquer de perdre connaissance… je mange un morceau de raisin en rangeant les courses, puis, sans m’en rendre compte vraiment, ouvre le paquet de 2 tranches de pâté croûte ! ! Avalées en rien de temps ! Je ne citerais pas tout ce que j’ai mangé ensuite, honteuse, coupable et dans une rage folle envers moi-même. Moi qui espérait ne jamais refaire de crise ! Par contre, pour la toute 1ère fois, je n’ai jamais pu réussir à vomir. Malgré tous mes efforts, pas une miette !  

 

Au moment du goûter, nous fêtions l’anniversaire de ma plus grande, 15 ans, qui est du 27 novembre. De nouveau, je craque sur un morceau de son gâteau au chocolat ! Ce sera finalement 2 grosses parts, qui s’en suivront d’une nouvelle crise très conséquente. 

 

 

 

 

Pour finir, malgré ces deux épisodes terribles et qui me faisaient jurer que ça ne se reproduirait pas, je craquerais une 3e fois sur le repas de ce soir !  

 

Bilan de la journée, 3 énormes crises, et aucune purge possible ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ???! ! Du n’importe quoi. Je n’en reviens pas encore, au moment où j’écris. Je me sens terriblement énorme, sale, pleine, honteuse. Je m’en veux tellement de m’être ainsi laissée emportée dans ce nouveau tourbillon. C’est affreux. Je me sens tellement mal. Plus encore qu’hier, avec rien dans le ventre depuis 8 jours, et tenant à peine debout. Les souffrances étaient là, mais elles étaient différentes. Plus physiques que psychologiques… J’ai tellement honte ce soir…

Le pire, c’est que je me sens presque prête à recraquer ! ! Serait-ce les frustrations imposées depuis tous ces derniers jours ? Serait-ce le corps, en opposition totale avec mon esprit, qui se rebelle et qui essaie de vaincre, à sa façon ?

 

Je n’en sais rien, et je ne veux même pas savoir ou comprendre.  

 

Je suis trop fatiguée pour cela ce soir, et trop mal. 

 

Ca ne sera dont jamais fini. A chaque fois que je fais un pas en avant… j’ai l’impression d’en refaire deux en arrière, et finalement, de ne jamais vraiment avancer. Reculer même… C’est désespérant.

 

 

Publié dans Archives 10 à 12-2006

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A
Juste un p'tit coucou pour te souhaiter d'avoir bcp de force et de courage ! Kissou
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L
fais attention à toi, gros bisous
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S
Allez ma jolie !Remets-toi sur pieds !Ton petit monde à besoin de toi !Y'a pas de raisons, tu vas t'en sortir, gardes espoir...Il faut continuer à se battre, à avancer, chaque pas que l'on fait est un pas de plus vers la guérison, la liberté, la vie, la vraie...Nous avons tous des moment de faiblesse, et c'est vrai souvent je me demande si'il faut vraiment toucher le fond au plus profond pour revoir la surface... Plus haut, toujours plus haut... mais plus bas toujours plus bas ?Moi aussi, j'ai peur, peur de ne pas m'en sortir de ne plus jamais me sentir en vie et de perpétuellement me sentir subir la vie mais pas la vivre !Vendredi soir, je suis allée à un spectacle de danse (histoire de faire des activités plutôt que de subir des boulimies...), la journée n'avait pas été terrible, pt'tit dèj copieux complété par des tortillas et 2 viennoiseries, puis sablés (15) dans la matinée, puis 2 plats de pâtes + 2 part de glaces à midi, puis les soir avant le spectacle 2 énormes plaques de choco, bref la misère...  et je me suis retrouvée dans mon fauteuil de spectacle ballonée, digérant ma journée (et ma vie)... Le spectacle était magnifique, et tellement bien fait qu'il a reveillé ma sensibilité au point de me mettre mal à l'aise : envie de vomir et de pleurer à la fois...Mon indigestion de la vie m'a fait me rendre compte que je ne savais plus apprécier les choses qui me tienne à coeur, j'adore la danse mais je sentais une gêne pour pouvoir apprécier au max le spectacle...Cette maladie nous empêche de vivre encore plus que nous le pensons, c'est une plaie...On va l'exterminer, la réduire à néant, la force que l'on utilise pour nous détruire nous allons l'utiliser pour nous en sortir...La force, le mental nous l'avons, crois-moi Justine nous allons vaincre, NOUS ALLONS NOUS EN SORTIR  !!!!!!
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