Quelques nouvelles...
Aujourd’hui, un peu plus de 3 mois après ma sortie de l’hôpital, j’avoue me sentir bien par rapport à la maladie.
Au début, je suis passée par différentes phases. Peur panique de la reprise de poids importante et très rapide (normale compte tenu des si nombreuses frustrations et des manques imposés précédemment pendant si longtemps).
Quelques petits incidents de parcours et rechutes. Passages à vide ou 2-3 vomissements ; Là encore, inévitables étant donné les antécédents de la maladie qui ne peuvent nous mener directement à une guérison totale et définitive.
Obsessions nombreuses encore en rapport avec le poids, la balance, les calories, les aliments…
Et puis petit à petit, tout cela s’estompe. Les effets de la re-nutrition qui vous donnent cette bonne énergie et vous rendent les idées plus claires, ce froid glacial dans tout le corps qui raisonnait comme l’approche de la mort qui n’est plus, la possibilité de pouvoir s’occuper et prendre soin de soi et de faire à nouveau plein de choses…
J’accepte à présent ce poids de 59-60 kilos que je pèse aujourd’hui, mieux encore que lorsque je faisais 44 kilos et me regardais dans un miroir. Je me trouvais bien plus énorme à ce moment là, et mal dans ma peau ! Je me trouve plus « jolie » ainsi, avec ces formes qui définissent ma féminité (aujourd’hui pleinement acceptée), pleine d’entrai, de vie, de forces pour affronter toutes les autres difficultés de la vie qui ne m’ont pas pour autant épargnée. J’apprends chaque jour à m’accepter telle que je suis maintenant, à ne plus me haïr. J’apprends à sourire aussi… A m’aimer d’avantage encore et avoir de l’estime pour moi-même… A me réconcilier avec mon corps, le respecter, le redécouvrir et avoir envie de le rendre encore plus beau et surtout, plus personnel. Que je me sente en accord avec lui, qu’il me plaise, à moi et moi seule. Et quel plaisir de redécouvrir les goûts, de partager tous les repas avec les gens que j’aime, de m’autoriser à avoir faim ou l’envie d’un aliment agréable…
J’ai appris à vivre finalement, ou plutôt… revivre !
Et aujourd’hui, même si tout n’est pas encore gagné et qu’il y a des jours qui restent plus difficiles que d’autres, je me sens libre de cette maladie qui m’a enchaînée pendant toutes ces années.