J'me déteste !

Publié le par Justine

 

 

 

 

 

 

 

Vous voyez toutes ces photos ? Et bien voilà à quoi je ressemble à ce moment même. Il est environ 15 h 00, et  je viens hurler ici, tout ce qui me fend le cœur et me rend dingue. 

 

Ce matin j’étais folle de joie, je me sentais bien, heureuse même… Comme si j’avais pendant plusieurs heures, réussi à oublier la maladie. Heureuse aussi, parce que j’avais tenu le coup et remporté le fameux défi lancé par « black and white » et que je voulais tenter, avec d’autres. Ne pas « criser » et ne pas vomir pendant 2 jours. J’ai gagné ce pari car depuis dimanche, pas de crise de boulimie, aucun vomissement… J’étais fière de moi et surtout, je découvrais une toute petite lueur d’espoir. Ne pourrais-je pas m’en sortir après tout ? Lutter, éviter ces crises, et remanger petit à petit normalement ? 

Seule ma balance m’a montré ce matin que tout n’était pas gagné ! 47 kg 00. Encore quelques grammes en moins, car si j’ai pu vaincre ces dernières 48 h, les crises, j’ai été complètement absorbée par les symptômes de l’anorexie. Restriction, pesées, calcul des calories ingérées, vélo pour en brûler… Mais malgré cela, je me sentais un peu mieux car moins en souffrance.

Seulement voilà… Sans savoir ce qu’il s’est passé, j’ai complètement dérapé à midi. Pourtant, mon défi réussi et me sentant si bien, je m’étais persuadée que cela valait la peine de continuer encore, même que quelques jours, histoire de m’économiser et me préserver un peu. Très sereine, j’ai mangé mon endive crue à midi et 2-3 cœurs de palmier. Je ne ressentais même pas le besoin d’autre chose, ni même d'envie particulière. Mon p’tit loulou qui avait lui comme repas, riz cantonais avec escalope, a boudé ses quelques dernières cuillères. Rien de grave car il en avait beaucoup. Seulement, sans comprendre et sans même avoir le temps de m’apercevoir de ce que je faisais, j’ai fini son assiette ! Tout s’est enchaîné, tel un engrenage en parfait état de marche et programmé ainsi… Calcul des calories que cela contenait, culpabilité, regret, drame, et la petite voix qui a annoncé qu’il ne faudrait pas garder cela. Honteuse, déçue, angoissée et stressée du coup, je prends un petit morceau de fromage (le fameux petit morceau de fromage !). Bon sang, je le sais pourtant que c’est souvent lui l’aliment déclencheur de la crise ! Quelle imbécile ! Un morceau de pain de mie avec, puis deux, puis re morceau de fromage, et il est déjà trop tard. Je me sens nerveuse, en sueur, incapable maintenant de contrôler la situation. Je me surprends à prendre la casserole dans le placard et faire cuire de l’eau… les 500g de coquillettes vont y passer, avec crème et gruyère, une tablette de chocolat complète, et un « chinois » complet avec une boîte d’ananas ! ! Quelle horeur... 

 

 

J’ai tellement honte. Je me déteste vraiment. Je me sens lâche, faible, bonne à rien. Je suis vraiment lamentable…  

 

J’ai à nouveau mal partout car il a fallu rester un moment aux toilettes pour essayer de limiter un peu les dégâts. Mes yeux sont à nouveau gonflés, mon visage aussi, ma gorge enflammée, et mon corps tout entier si lourd de culpabilité !  

 

A tous ceux ou celles qui passeront par là, lisez bien ces quelques mots : 

 

« Surtout, ne faites jamais de régime. Ils ne servent à rien si ce n’est à vous détruire, 

Surtout, apprenez à vous regarder chaque jour et à vous aimez telle que vous êtes,

Même si vous pensez être un peu fort, maigre, trop petit, trop grand, n’oubliez jamais que vous êtes unique et que c'est ce qui fait votre charme et que le plus beau chez vous setrouve à l’intérieur et non sur votre apparence, 

Et même si vous n’arrivez pas à vous persuader de cela, sortez faire un tour dehors, et observez ! 

Que voyez-vous ? Une femme plutôt grosse avec son chien qui lui-même ne ressemble à rien, un homme un peu laid à votre goût et qui n’a rien à envier, des enfants qui inspire la pitié parce qu’ils sont maigres, une autre jeune fille qui est toute ronde, un homme avec un ventre telle une femme enceinte…. Et combien d’autres encore comme cela, qui vous surprennent, vous étonnent. Parce qu’ils sont différents, et parce qu’ils vous paraissent physiquement loin d’atteindre la perfection ! 

Mais la perfection n’existe pas et n’a aucune valeur.  

 

Vous par contre, par votre personnalité, vos sentiments, vos traits…. Vous êtes d’une grande valeur. Vous devez vous aimez pour cela, et non pour la couleur de vos yeux, vos cheveux, vos hanches, votre ventre, votre taille... 

 

Aimez-vous et laissez les autres vous aimez tels que vous êtes.»

 

 

 

Publié dans Archives 04 à 06-2006

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A
Ce que tu dis à la fin m'a mit les larmes aux yeux.... si nous, les personnes atteintes de ces maladie  nous aurions eu le reflexe de reagir de l sorte nous n'en serieons peut-être là aujourd'hui...
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B
Coucou ma belle,<br /> Ben on a merdé aujourd'hui toutes les deux (le même jour et sans le faire exprés ! C dur à encaisser. Moi j'ai craqué aussi un peu comme toi, mais j'ai compris un peu pourquoi. <br /> J'ai plus de balance car c mon psy qui l'a garde dans son bureau, donc je ne vais pas pouvoir me peser demain matin.<br /> Est ce que tu vois quelqu'un au faite ?<br /> Allez courage, c vrai que c trés dur, j'en ai plus que marre moi aussi.<br /> Bisous
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