Jeudi 4 mai 2006

Publié le par Justine

Beaucoup trop d’émotion…

 

 

 

Aujourd’hui, je me lève contente et en pleine forme. Je me sens bien mieux qu’hier, et j’apprécie. Je sais aussi que Thierry est en congé. J’aime quand il est avec moi et les enfants. Nous avons passés la matinée, lui, notre petit dernier et moi, à faire quelques boutiques. Début d’après-midi tranquille où chacun a vaqué à ses occupations… Puis nous sommes partis emmener Andy chez mes parents, où il doit y passer 2 jours.

 

 

 

Nous avons fait la surprise de partir 2 jours et une nuit avec nos 3 plus grandes, pour leur permettre de profiter un peu de nous sans le petit frère, échanger, faire des choses qu’un p’tit bout de 3 ans ne peut pas forcément faire, veiller, aller au restaurant, au cinéma...

 

 

 

 

Mais une fois encore, il a fallu que tu viennes t’immiscer dans ma vie et tu gâches ces moments de bonheur si appréciables… En effet, les choses se sont gâtées au retour de chez mes parents, dans la voiture (il y a environ 45 km de route). J’ai commencé à sentir l’angoisse venir, sans trop savoir pourquoi. En fait, si, je sentais que l’émotion allait être grande car nous devions annoncer à nos puces, notre projet de départ, et, accompagner cette surprise de cadeaux que nous avions prévus pour elles et devions leur offrir, autour d’un petit apéritif entre nous. Pendant tout le trajet, je n’ai fait que penser à cela. Au fait qu’il ne faudrait pas craquer sur les p’tits fours d’apéro, le repas… Pas craquer non plus sur le plan émotionnel… Etre bien, ne pas être fatiguée ou avoir mal au ventre pour ne pas gâcher la soirée… Bref, je crois que du coup, à vouloir me conditionner pour être au mieux, c’est l’effet inverse que j’ai produit ! Pas si tôt arrivée à la maison, je me suis jetée sur une boîte de cœurs de palmier… Alors je suis vite montée faire les valises, histoire de détourner mon attention. Mais je n’avais qu’une obsession, qu’une seule chose dans la tête, manger. 

 

 

Je suis redescendue préparer l’apéro et le repas, et la crise de boulimie s’est mise en route, sans que je ne puisse rien faire pour l’empêcher. 

 

 

Volontairement ici, je vais décrire tout ce que j’ai avalé, pour prouver à quel point une crise de boulimie n’est ni un caprice, ni une simple envie, une petite faim, ou une gourmandise. C’est bien au-delà de cela. On ne peut plus rien contrôler, et ne pas arrêter le mécanisme d’ingurgitation des aliments de manière complètement désordonnée, qui se met en place. 

 

 

 

 

Après ma boîte de cœurs de palmier, j’ai continué sur de la salade de riz, 2 tranches de pain de mie avec beurre, la moitié d’une bûchette de chèvre. Puis à l’apéro, sachant que j’avais déjà bien trop dérapé, je me suis laissée aller sur les mini croque monsieur (6 ou 7), les fromages apéritifs, et une dizaine de tranches de mini pâté croûte ! Puis lors du repas, un beau morceau de quiche, 3 morceaux de fromage sur du pain aux céréales et j’ai fini le repas par une danette avec des petits gâteaux au chocolat dedans. La crise ne s’est pas arrêtée là ! C’est horrible quand j’écris ces mots et que je repense à cela… 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Voilà  ce qu’est l’enfer de l’anorexie-boulimie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai continué sur 3 gâteaux style gaufrettes chocolatées, 4 tranches de blanc de dinde, 2 pains au lait beurrés, et 2 petites barres kinder au chocolat. Telle une femme enceinte, j’ai commencé à me tordre de douleur (mon estomac étant rétréci à cause de l’anorexie) et à voir des crampes terribles. Là par contre, je sais que c’est la fin de la crise.

Un dernier regard vers le frigo, et puis non, j’ai trop mal, il faut que je monte aux toilettes.

 

 

 De longues minutes alors, penchée au-dessus de cette fichue cuvette qui me sort par les yeux, avec mes verres d’eau chaude que j’avale sans répit pour réussir à vomir, et les doigts au fond de la gorge. Je pleure car je n’arrive pas à recracher une miette !

 

 

Mais peu importe, il le faut à tout prix. Je ne peux pas garder toute cette bouffe avalée, toutes ces calories, cette masse de graisse qui va me rendre hideuse…

 

 

 

C’est hors de question. Alors je prends l’outil fatal qui m’abîme mais me permet plus de réussite, ma brosse à dents ! ! Jamais je n’ai trouvé le temps aussi long que ce soir, pour me purger. Pour accélérer un peu les choses, je me fais bêtement un lavement, espérant que je me viderais plus vite de tout ce que j’ai avalé. Je me dégoutte. Je souffre tellement. Physiquement d’une part, car mon œsophage se met à saigner de partout dans la cuvette blanche des WC, de par les crampes terribles qui me poignardent l’estomac, le lavement qui me brûle, les yeux qui me piquent à cause des vomissements…

 

 

Et puis psychologiquement. J’ai tellement honte, je me déteste tellement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il faut se reprendre. La p’tite famille attend en bas pour que je profite de la soirée, des cadeaux que chacun a reçu… Je me refais une « beauté » (bien difficile à réaliser ! ! ! ), je mets de côté tous les sentiments qui m’envahissent, je sors mon joli sourire et je fais tous les efforts du monde pour aller voir les enfants, profiter d’eux, leur faire passer un moment agréable.

 

 

 

 

J’ai mal, à l’intérieur, et souffre en silence. Terriblement…

 

 

 
 

Publié dans Archives 04 à 06-2006

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