jeudi 8 juin 2006

Publié le par Justine

Besoin de venir me défouler ici…  

 

 Il est 14H00, et sans trop savoir pourquoi, je me sens très angoissée, la gorge serrée. L’ambiance qui règne aujourd’hui au boulot me pèse, et les tâches que l’on me demande d’accomplir aujourd’hui ne me plaisent guère. Du coup, je ne me sens pas dans mon élément et ne suis pas dans un parfait équilibre qui me permettrait de n’être pas trop mal. J'étouffe...

Ce qui est fou, c’est que je ne cesse de penser à la nourriture. Oui, encore… Encore et toujours. Cette même obsession. J’imagine déjà la crise de boulimie que je pourrais faire, ce soir par exemple, pour me calmer, me détendre… Des croissants avec du beurre dessus, ou ce fichu fromage que j’adore manger avec un peu de pain… Des barres de chocolat, ou même 500g de pâtes ! Quelle horreur !

 

Je me surprends moi-même à écrire ces mots et à prendre conscience que la crise n’est plus seulement un besoin mais même parfois une envie. Comme on aurait envie de prendre une cigarette par exemple, ou un verre d’alcool pour se faire plaisir. L’envie de me réfugier là-dedans, de me calmer de cette manière, de me faire du bien. Comme si une crise me faisait du bien ! ! ! ! Ce constat m’inquiète car j’ai l’impression que la maladie gagne encore un peu de terrain. L’impression aussi que je contrôle et maîtrise de moins et moins. Cela me fait peur…

 

 

 

 

 

Que j’en ai marre de ces troubles monstrueux qui ne me lâchent plus du tout. Marre aussi de ne plus savoir comment il conviendrait le mieux de réagir face à eux. Ignorer et faire avec, comme si c’était quelque chose de normal et sans conséquence, pas bien grave après tout ? Mais comment vivre normalement avec cela et ignorer,  quand on sait pertinemment que l’on risque la mort ? Je pourrais effectivement faire mes petites crises de boulimie, sans me poser de questions ni m’en inquiéter. Mais comment vivre sereinement avec cela, quand votre médecin vous dit que les vomissements répétés de manière quotidienne peuvent vous faire chuter de manière dramatique votre taux de potassium, jusqu’à provoquer un arrêt du cœur ? Quand effectivement vous entendez des témoignages de personnes anorexiques-boulimiques retrouvées mortes un matin parce que le cœur n’a pas supporter les carences et conséquences de ces pathologies ?

 

 

 

 

 

Alors bien sur, d’autres vivent avec un risque similaire ! L’alcoolique qui peut à tout moment faire un coma éthylique, l’accro à l’héroïne qui peut faire une overdose, et même le diabétique s’il ne gère pas convenablement sa prise d’insuline, et bien d’autres encore. Après tout, ces personnes ne se posent pas autant de questions que moi !

 

 

 

 

 

Mais pour ma part, je ne peux pas. Je ne peux pas continuer à supporter et accepter les symptômes de l’anorexie-boulimie. Je ne le veux pas. Je ne suis pas d’accord de constater les dégâts et de ne rien faire pour combattre ces troubles, pas d’accord de laisser la maladie prendre le dessus et me dire qu’un jour peut-être, elle m’emportera avec elle… Pas d’accord de continuer de souffrir autant (car il y a véritablement souffrances au quotidien), de subir de la sorte, de cumuler toutes ces blessures qui commencent à laisser déjà tellement de traces sur mon corps… Pas d’accord de ne pas pouvoir être heureuse comme je l’étais avant et comme j’ai encore tellement envie de l’être, pas pouvoir autant que je l’aimerais profiter de ma p’tite famille… Je n’ai que 36 ans, et je ne veux pas vivre en permanence avec le doute au dessus de ma tête, le risque.

  Je ne veux pas de sursis constant. Je veux pouvoir vivre librement et simplement. Et pour cela, il faut lutter, avancer, se battre pour s’en sortir.

 

 

 

 

 

J’ai accepté depuis quelques temps, un léger traitement anti-dépresseur. Alors c’est vrai, je n’aime pas ça et j’ai toujours un peu peur de l’accoutumance avec ce genre de produits. Mais je n’avais pas le choix. Quand vous vous sentez au bord du gouffre, prêt à sauter et tout abandonner, que chaque matin vous vous levez avec les larmes aux yeux, la boule dans la gorge et l’envie de rien, quand plus personne ni plus rien vous donne le goût de vivre et l’envie de faire votre journée, il y a deux solutions. 

 

 

La 1ère, vous en finissez ! Mais cela au fond de moi, je ne crois pas en avoir réellement envie, même si très souvent ça me traverse l’esprit… 

 

 

La 2e, vous appelez au secours et demandez un petit coup de pouce.  

 

 

J’ai opté pour cette solution. Depuis, le moral semble être un peu revenu, les idées noires s’estompent, et je me sens d’avantage prête à redresser la tête pour me battre et persévérer.  

 

 

 Je n’arrive pas à me concentrer sur mon travail cet après-midi, c’est horrible… Mon mental est incapable de faire ce que l’on me demande. Aucune concentration, pas de motivation non plus. Je me sens fatiguée et ai envie de "m'évader". Dans tout, sauf dans les missions que l’on m'a confiées !

Je suis en train de penser aux oiseaux ! Oui, à cet oiseau auquel je m’identifie si souvent. Celui à qui on a brisé les ailes, et qu’on a sauvagement enfermé dans une cage… celui qui blessé, ne cesse de se débattre et se faire encore plus mal...

 

 

 

 J’aimerais avoir la solution qui me permettrait de panser mes plaies, trouver la force de voler à nouveau, et m’échapper surtout de cette terrible prison qui me retient.

 

 

 

Si quelqu’un a la clé qu’il me manque, alors qu'il n'hésite pas. Qu’il me fasse un petit signe, ou me l'apporte !

Publié dans Archives 04 à 06-2006

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A
Tout ce que tu ecris..oh pareil..Courage..BizOoOOAvril
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