lundi 12 juin 2006

Publié le par Justine

Sensation d’un week-end fatiguant et stressant…   

Ce matin, je ne me sens pas reposée, au contraire. Très lasse, le moral un peu dans les chaussettes, aucune motivation, pas d’envie pour rien…

Je me trouve horrible en plus, avec quelques boutons sur la figure qui se sont installés là, je ne sais trop pourquoi et me rendent vraiment laide, mon corps que je vois énorme dans mon miroir et mon pantalon, mes bras que je n’ose pas montrer en me mettant en tee-shirt ou débardeur car je les trouve très forts également…  

Sans parler de la super crise de boulimie d’hier soir qui a laissé des traces (les yeux et le visage gonflés, ganglions dans le cou, et douleurs gorge + ventre)… 

 

 

 

 

Bref, ça va super ! J’ai la pataaaaaaaaate ! ! !  

 

Je pense en fait que je commence à accuser le coup de toutes les conséquences de ces troubles que je subis depuis un an maintenant. Les carences doivent se faire sentir et me fatiguent davantage maintenant, ma peau se dessèche tellement qu’elle me  laisse des traces rouges un peu partout (visage, cou surtout, corps), mes jambes très souvent victimes d’oedèmes sont violettes et me font vraiment souffrir, mon œsophage et mon palais (sans cesse sollicités et irrités par les vomissements) sont très douloureux, et quant-à mon estomac et mes intestins, n’en parlons pas !  Victimes régulièrement de gavages, puis vomissements, puis laxatifs…, ils ne fonctionnent plus du tout normalement et m’infligent eux aussi des souffrances permanentes et lancinantes.

 

 

 

 

 

A côté de cela, il y a aussi tout ce qui se passe dans la tête. Le dégoût à cause des crises de boulimie de plus en plus présentes, la honte, la culpabilité, le manque d’estime de soi… Le désespoir de constater qu’il n’y a pas d’évolution et d’amélioration et qu’il n’y aura peut-être jamais guérison… La souffrance d’infliger cette maladie et ses conséquences à mes proches… La difficulté à accepter le fait de ne plus pouvoir vivre vraiment comme avant et simplement…   

J’avoue me sentir perdue ce matin, et avoir peur. 

 Mais je sais aussi que je n’ai pas le droit de m’apitoyer sur mon sors, de m’effondrer. Il faut faire face, se battre, se redresser.Sortir toute la batterie de masques et les mettre. J’ai ma p’tite famille à assumer, mes obligations professionnelles à assurer, la maison à maintenir. Pas le droit d’être défaillante et de s’écouter. Il faut que je puise dans mes réserves et trouve la force de tenir. Encore…et toujours…

 

 

 

 

 J’aimerais tellement ne plus faire de crises de boulimie ! C’est vraiment ce qui me pèse le plus en ce moment. Elles sont quotidiennes, et je n’arrive en aucun cas à les éviter. Manque de volonté ? J’avoue ne pas comprendre. J’ai souvent eu dans ma vie, la force mentale et physique pour réaliser des défis, ou mettre fin à certaines choses (arrêt du tabac depuis le 3/11/2001 par exemple). Même si c’était dur, j’y parvenais malgré tout. Mais là, chaque jour, chaque soir, après chacune des crises, je me jure que ce sera la dernière, vraiment. Je me motive, essaie de trouver tout ce qui pourrait m’aider à ne pas recraquer le lendemain. Et chaque lendemain, nouvelle crise. Impossible de l’éviter ! Pourtant, je me bas contre cette petite voix qui me mène vers le dérapage, je lutte de toutes mes forces, trouves des occupations pour y échapper, me concentre sur autre chose… Mais rien n’y fait. Je pars dans la crise comme dans un tourbillon qui m’emmènerait vers le fond et duquel je ne peux en aucun cas me sortir. Et je finis par me noyer dans cet amas de nourriture affreuse, grasse et sucrée… Il est trop tard. 

 

Il faut peut-être que j’essaie des moyens plus draconiens et strictes ? Demander à Thierry par exemple de m’interdire la cuisine, ou de m’empêcher de déraper en m’arrêtant s’il se rend compte que je commence un aliment que je m’interdis normalement dans l’anorexie ? Je ne sais pas. Ce n’est pas facile pour lui non plus. Comment lui demander de m’interdire de manger un petit bout de fromage ou de pain (aliments en principe déclencheur de la crise) alors que c’est pour lui un immense soulagement (par rapport à l’anorexie), de voir que j’ingère enfin quelque chose dans ma journée ? Lui demander cela, c’est lui demander d’accepter encore davantage de me laisser dans l’anorexie et le fait de ne rien avaler (ou uniquement des produits très basses calories).

Je ne sais pas ce qu’il faudrait…  

Manger pour vivre, mais ne plus vivre pour manger !

 

 

Mais alors ça, à quand la victoire ?

Publié dans Archives 04 à 06-2006

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B
Oui, je ressens la même chose que toi, les crises de boulimie c trés dure, j'en ai marre aussi.<br /> Courage à toi. Bisous
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